Les speedbikes (speed-pedelecs homologués)
Qu’est-ce qu’un speedbike ?
Le speedbike (ou « speed bike », speedbikes) est un vélo électrique « rapide » conçu pour rouler jusqu’à 45 km/h. Autrement appelé speed-pedelec, S-pedelec ou vélo électrique rapide (VAE45), ce deux-roues mixte emprunte autant aux codes du vélo qu’à ceux du scooter. Selon la réglementation, son assistance électrique reste active jusqu’à 45 km/h, ce qui dépasse largement la limite de 25 km/h des VAE classiques. Pour atteindre cette vitesse, les speedbikes sont équipés de moteurs plus puissants (souvent entre 350 W et 1000 W) et de batteries de grande capacité. Contrairement à un vélo à assistance standard, un speedbike est homologué et pensé dès sa conception pour ces hautes vitesses : sa batterie est généralement intégrée au cadre, sa structure (cadre, fourche, composants) est renforcée pour plus de rigidité, et ses équipements (rétroviseur, éclairage permanent, klaxon, etc.) sont obligatoires pour la législation des cyclomoteurs.
Un exemple de speedbike homologué (ici un Reise & muller Charge 4)
Techniquement, le speedbike fonctionne comme un vélo électrique : il faut pédaler pour que le moteur électrique intervienne. Mais dès que vous atteignez ~45 km/h, l’assistance se coupe automatiquement. Au-delà, vous pouvez accélérer uniquement par votre force musculaire (ce qui reste rarement pratique en l’absence de vent ou en montée). En contrepartie, la puissance supérieure du moteur et le poids plus élevé (>20-25 kg) permettent d’envisager des déplacements plus longs et plus rapides qu’avec un VAE limité.
Caractéristiques techniques
Les speedbikes se distinguent du VAE classique par plusieurs caractéristiques :
- Puissance moteur : ils sont dotés de moteurs électriques beaucoup plus puissants. Alors que la loi plafonne un VAE classique à 250 W (avec assistance jusqu’à 25 km/h), le speedbike embarque typiquement un moteur de 350 W à 1000 W. En pratique, on trouve souvent des moteurs Bosch Performance Line Speed, Yamaha PW ou Brose (500 W), et même jusqu’à 850-940 W pour certains modèles haut de gamme (ex. Stromer). Cette puissance permet de soutenir 45 km/h en aisance.
- Batterie : pour alimenter ce moteur fort, la capacité des batteries est élevée (600 à 1000 Wh en intégration au cadre, voire davantage avec des batteries additionnelles). Cela offre une autonomie kilométrique accrue (souvent 60–100 km ou plus, variable selon l’assistance utilisée). L’embonpoint de la batterie conduit à un poids important : la plupart des speedbikes pèsent facilement 25–30 kg à vide. Par exemple, le Haibike SDURO Trekking S 9.0 affiche 26,1 kg, et le Stromer ST3 environ 29,2 kg, masses qu’il faut dompter au freinage. Ce poids s’explique par la batterie intégrée et par un cadre en aluminium rigide avec de nombreux renforts internes. Les câbles et connectiques sont quasiment invisibles, car les concepteurs recherchent une intégration maximale pour la fiabilité.
- Cadre et structure : la géométrie du cadre est spécifique (généralement robuste et rigide) pour encaisser la vitesse et le couple élevés. Les roues et pneus sont dimensionnés pour 45 km/h (taux de pression admissible, renforts, taille du pneu, etc.). On trouve fréquemment des suspensions (fourche télescopique voire amortisseur arrière) pour améliorer le confort à haute vitesse. Les freins sont toujours hydrauliques performants (les modèles homologués utilisent souvent des freins Magura ou Tektro spécifiques pour vélo puissant).
- Équipement spécifique : en raison de la réglementation moto (L1e-B), le speedbike possède de nombreux accessoires exigés : rétroviseur(s) obligatoire(s), éclairage AV/AR allumé en permanence, avertisseur sonore (klaxon moto) au guidon, feu-stop activé au freinage, emplacement pour plaque d’immatriculation arrière, béquille rétractable, guidon ergonomique, compteur avec affichage permanent de la vitesse, etc. En résumé, il cumule presque tous les éléments d’un cyclomoteur dans un habillage de vélo.
- Performances : la plupart des speedbikes atteignent aisément les 45 km/h permis. Leur couple moteur élevé permet d’accélérer rapidement et de conserver la vitesse sur plat, offrant un gain de temps notable. Par exemple, l’équipe de Véloactif souligne qu’« un speedbike augmentera fortement votre moyenne comparée à un 25 km/h débridé », rendant les trajets périurbains bien plus rapides. En revanche, la consommation électrique est plus importante et le pilotage requiert de l’attention : à 45 km/h on est proche des vitesses de circulation des voitures en ville.
Exemples de modèles et marques
De nombreux constructeurs proposent aujourd’hui des speedbikes. On trouve des marques spécialisées ou traditionnelles adaptées :
- Moustache Bikes (France) avec le Friday FS Speed – un vélo tout-suspendu urbain (batterie Bosch 625 Wh) –, poids 26,7 kg, tarif ~5 799 €.
- Trek (USA) avec l’Allant+ 8S – un cadre alu urbain avec moteur Bosch Performance Speed 45 km/h –, poids ~22,9 kg, tarif ~4 499 €.
- Haibike (Allemagne) propose le SDURO Trekking S (Yamaha PW 500 W, suspension, environnement mixte), ~26,1 kg, 3 699 €.
- Riese & Müller (Allemagne) avec le Delite GT Touring – entièrement suspendu et équipé Bosch Performance Speed, poids ~30,3 kg, 5 649 €.
- Kalkhoff (Allemagne) – ses modèles Endeavour adaptés au vélotaf (moteur Bosch Speed, batterie intégrée 625 Wh) coûtent 5–6 000 €.
- Flyer (Suisse) – Upstreet 5 HS, 28 kg, 5 299 €.
- Lapierre (France) – Overvolt Speed 45 (châssis alu classique, 20,1 kg, 3 999 €) qui est le plus léger de notre sélection.
- Stromer (Suisse) – le ST3/ST5 haut de gamme (moteur hub Sino Drive II ~820 W) affiche ~29,2 kg et env. 7 090 €.
- Scott (Suisse) – Silence eRide Evo Speed, 28 kg, 5 799 €.
- Bergamont (Allemagne), Cube (Allemagne) ou MH Bikes, BH Bikes, etc. proposent aussi des versions 45 km/h.
Ces exemples montrent l’éventail des tarifs et des usages : des vélos hybrides confortables de ville aux cadres tout-chemin robustes. Les prix sont en général élevés (de ~3 500 € pour l’entrée de gamme jusqu’à 7 000 € ou plus pour le haut de gamme) compte tenu de la technologie et des normes (voir ci‑dessous).
Quelques visuels de Speedbikes :
Prix indicatifs
Le budget pour un speedbike neuf est conséquent. Selon Matériel-Vélo, il faut compter entre 3 700 € et 7 090 € pour les modèles courants. Par exemple, le Haibike SDURO (entrée de gamme citadine) vaut environ 3 699 €, tandis que le très sophistiqué Stromer ST3 atteint ~7 090 €. En pratique, beaucoup de speedbikes sont autour de 4 500–6 000 € (Trek Allant+ 8S à 4 499 €, Moustache Friday FS à 5 799 €, Riese & Müller à ~5 649 €, Scott Silence à 5 799 €, etc.). Ce coût s’explique par la batterie de grande capacité, le moteur puissant, le cadre renforcé et le matériel moto (freins, éclairage performant, compteur connecté…) exigés.
Avantages et inconvénients
Avantages
- Rapidité : la vitesse de pointe de 45 km/h sur route est largement supérieure aux 25 km/h standard, ce qui réduit les temps de parcours. La forte puissance moteur assure une accélération vive et aide à maintenir de bonnes moyennes sur plat ou faible montée. En ville dense, cela permet de suivre plus naturellement la circulation motorisée.
- Autonomie : l’autonomie importante (batteries 500–1000 Wh) est un atout pour les trajets longs. Certains modèles peuvent même embarquer une deuxième batterie ou un système Range Boost pour doubler l’autonomie.
- Confort : les modèles avec suspensions et composants haut de gamme (groupe Shimano XT, freins Magura puissants, pneus adaptés au 45 km/h) offrent un grand confort et une sécurité accrue. Le cadre robuste et la position relevée réduisent la fatigue sur route.
- Éco-responsabilité : en usage quotidien, rouler en speedbike ne consomme pas de carburant fossile, ce qui réduit les émissions polluantes par rapport à l’auto. C’est un mode de transport « doux » au quotidien.
- Sécurité passive : grâce à leur construction solide, leurs gros pneus et leur équipement lumineux intensif, les speedbikes sont très visibles et stables.
Inconvénients
- Poids et maniabilité : la masse élevée (souvent >25 kg) rend le vélo plus difficile à manier à l’arrêt ou à faible vitesse, par exemple pour le garer ou sur des pavés. Cela augmente aussi l’effort au pédalage en l’absence d’assistance (en cas de panne ou en côte forte).
- Coût élevé : le prix d’achat important (plusieurs milliers d’euros) constitue un frein pour de nombreux utilisateurs. L’entretien spécialisé (batterie, électronique, homologation) peut aussi revenir plus cher qu’un VAE classique.
- Contraintes légales : contrairement à un VAE qui peut emprunter les pistes cyclables et où le casque reste optionnel (mais conseillé), le speedbike est soumis aux règles de la moto. On ne peut pas rouler sur piste cyclable ou sentier, ce qui limite parfois les itinéraires. De plus, le casque vélo classique n’est pas suffisant : il faut un casque moto homologué (norme ECE 22.05) et des gants moto. Ces équipements adaptés ont un coût (ex. Casque Cratoni Vigor ou Kali Java). Le passager n’est possible qu’avec un siège moto homologué, et en pratique les sièges de vélo pour enfant sont déconseillés (car normés pour 25 km/h seulement).
- Nécessité de permis et d’assurance : pour exploiter un speedbike, on perd la simplicité du vélo. Il faut posséder un permis (au moins AM/BSR, ou le permis voiture/moto) et assurer le véhicule comme un cyclomoteur. Une immatriculation et plaque sont obligatoires. L’usage d’un speedbike induit donc des démarches (plaques, vignettes, assurance responsabilité civile pour cyclomoteur, visites techniques éventuelles) qui sont inexistantes sur un VAE standard.
- Adaptabilité en ville dense : en ville encombrée, la vitesse élevée peut être un risque (réflexes et visibilité des autres usagers). Sur de courtes distances très urbaines, l’avantage du speedbike peut être atténué par la nécessité de ralenti fréquent. Enfin, le bruit et la vitesse peuvent surprendre des piétons ou cyclistes si l’on circule dans des zones mixtes.
Kits de débridage et différence avec un VAE débridé
Un point important est de distinguer un speedbike homologué d’un VAE (25 km/h) débridé par un kit. Certains propriétaires tentent en effet d’« optimiser » leur vélo classique en installant une puce de débridage (ex. SpeedBox, E-plus Unlock, etc.) pour le faire rouler plus vite.
En comparaison, un SpeedBike n’est pas un VAE débridé : ces derniers conservent un moteur de 250 W (limité aux 25 km/h) et ne répondent pas aux normes de sécurité. Un vélo débridé reste techniquement un VAE non homologué et devient illégal dès qu’il dépasse 25 km/h.
En clair, un vélo débridé reste d’origine un VAE (moteur 250 W), et son débridage n’altère pas sa construction (cadre, freins, pneus) qui n’est pas certifiée pour 45 km/h. Il n’est donc pas immatriculé, non couvert pour cette vitesse, et hors la loi dès qu’on atteint ou dépasse 45 km/h. En revanche, un speedbike homologué a été conçu dès l’origine pour cette vitesse (moteur ~500 W, équipements moto), peut être assuré pour 45 km/h (faible surcoût annuel), et utilisé légalement sur la route.
Autrement dit, installer un kit de débridage sur un VAE classique revient à rouler au-delà des limites autorisées sans les garanties légales. En revanche, le speedbike 45 km/h est déclaré conforme par le constructeur (certificat d’homologation remis à l’achat) et respecte toutes les normes techniques.
En résumé, mieux vaut acheter un vrai speedbike homologué qu’essayer de “bricoler” un vélo standard. Seul le speedbike satisfait aux deux ensembles puissance/dimensionnement et réglementation requis, garantissant ainsi une utilisation sûre et légale à 45 km/h. Le budget et la formalité administrative en plus pour le speedbike (assurance, permis) sont le prix à payer pour la sécurité et la légalité.
Conclusion
Le speedbike se définit comme un vélo électrique de catégorie 45 km/h, à la fois performant et soumis aux règles du cyclomoteur. Il offre aux citadins pressés une vitesse et une autonomie inaccessibles aux VAE classiques, mais impose des contraintes (poids, coût, permis, équipements). Les modèles disponibles sur le marché (Moustache, Trek, Riese & Müller, Stromer, etc.) illustrent la variété des options en termes de design et de tarif (en moyenne 4–6 k€). Un speedbike est un vélo à assistance électrique rapide homologué, conçu pour rouler à 45 km/h en toute sécurité, à condition de respecter la législation qui l’accompagne.